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lundi 6 février 2012

Le vieux plomb de la semaine

Maurice d'Agaune, saint martyr et à cheval

Parce que toute promesse se doit d'être honorée et qu'une petite mise au point sur les types équestes dans l'iconographie des saints est toujours utile, l'homme du jour sera saint Maurice l'Egyptien, martyr du IIIe siècle célébré le 22 septembre et dont le foyer de culte fut dès le Ve siècle l'abbaye d'Agaune, plus ancienne abbaye toujours en fonction en Occident.
Et c'est encore un de mes vieux plombs fétiches qui tiendra lieu de point de départ dans cette enquête hagiographico-iconographique... Oscultons donc la bête...


Que voyons-nous ? Un cavalier nimbé et vêtu d'une armure, dont le casque, les cubitières et les genouillères sont nettement apparentes. De la main droite, il tient une hampe, ou peut-être un fer de lance, garni d'un gonfanon, tandis que du bras gauche il se protège d'un écu frappé d'une croix. Le groupe est figuré de profil, en arrêt, à droite. 

Le plomb historié ici présent appartient à la catégorie des méreaux, objets monétiformes aux multiples fonctions parmi lesquelles celles de substituts monétaires, de marques de présence ou encore de laisser-passer. L'objet, conservé au Musée National du Moyen Âge, mesure un peu moins de 30mm de diamètre et fut réalisé au moule dans un alliage de plomb et d'étain, probablement aux XVe ou XVIe siècle. Retrouvé dans le lit de la Seine par Arthur Forgeais (1822-1874) lors des dragages du milieu du XIXe siècle, il fut émis par la communauté de métiers des teinturiers parisiens, comme l'atteste l'inscription présente au revers "AUX TAINTURIERS DE DRAS DE LEINNE" (on distingue traditionnellement les teinturiers de draps de laines des teinturiers de soieries).